Osons le dire, les clivages sont dépassés : au sein même des principales familles politiques, vous avez tout et son contraire. Qu'y-a-t-il de commun entre un Pascal Lamy, qui dirigea l'OMC avec un Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation ? Qu'y-a-t-il de commun entre un Edouard Balladur d'un côté et un Dupont Aignan qui claqua la porte de l'UMP en 2007 de l'autre ? Bref : rien ou si peu !
Pardonnez-moi de m'identifier à la droite gaulliste, celle de feu Général de Gaulle, qui incarna la France. L'ère des trente glorieuses, du progrès technique, social, humain ; l'époque du plein emploi, de la mobilité sociale, sans oublier la possibilité offerte à tous ou presque de devenir propriétaire de son logement. On a dû mal à le croire... en réalité, c'est à partir de 1973 et la fameuse loi dite de Rotschild que le déclin français fut programmé... et s'est accéléré avec la victoire des libéraux européistes en 1974. Vous aurez surement compris à qui je fais allusion. Bien sûr, François Mitterrand aurait pu envoyer paître les marchés financiers et suivre les conseils de Jean-Pierre Chevènement. Il n'en fit rien et poursuivit la construction européenne, même si celle-ci fut construite via des traités faisant l'apologie du libéralisme le plus débridé, du libre échangisme.
Les socialistes au pouvoir comme leurs adversaires votèrent unanimement les mêmes traités qui mirent notre pays sous la coupe des oligarques, qui constitèrent alors des oligopoles dans de nombreux secteurs, que ce soit l'énergie, les télécommunications, et d'autres. Ceux-ci s'en donnèrent à coeur joie et profitèrent de la mise en place de l'euro pour faire exploser les tarifs des produits de base. Amusez-vous à comparer les prix des mêmes produits en 1998 avec ceux qui sont affichés à l'heure actuelle. Vous serez très surpris, mais pas agréablement !
En vérité la droite, comprendre l'UMP, peut toujours prétendre protéger le peuple français, elle en est incapable puisqu'elle s'est soumises aux règles d'une Europe devenue complètement folle, qui refuse toute mesure protectionniste et ne cesse de défendre la vision d'un libre échangisme naïf alors que tous les autres continents se protègent, mettent des barrières. Or il ne suffit pas de dire que l'on va réduire les impôts et mettre plus de policiers dans les rues ( et avec la RGPP, le gouvernement précédent en a supprimé des milliers ! ) pour se prétendre de droite et surtout comprendre les réalités populaires. Il convient aussi de mener une bataille féroce, via un arsenal législatif, en vue de protéger nos emplois, nos industries, mais aussi de défendre notre souveraineté nationale vis à vis de technocrates non élus. Bien sûr, il conviendra aussi de rétablir l'autorité de l'Etat vis à vis d'oligarques qui n'ont cessé de se goberger sur la bête. Reconnaissons es socialistes sont eux aussi confrontés au même dilemne, acceptant des règles qui vont à l'encontre des désirs et convictions de leurs électeurs.
Parlons-en ! Les français ne sont en vérité ni de droite ni de gauche. Ils peuvent très bien rejoindre la droite sur des sujets comme la sécurité voire même l'immigration ( en demeurant ferme, sans pour autant être raciste ) tout comme rejoindre la gauche sur d'autres sujets, notamment au sujet du pouvoir d'achat, via le blocage des loyers, des prix du gaz, la séparation des activités des banques de dépôt et d'investissement mais aussi l'augmentation des minimas sociaux dont tout le monde s'accordera plus ou moins. Par ailleurs bon nombre de français non issu de la gauche traditionnelle ont voté pour Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche pour son programme de relance économique et de renforcement de l'Etat face aux multinationales.
Bref, les clivages sont dépassés et les bonnes volontés qui souhaitent fortifier notre pays et lui permettre de tourner la page de ses années noires et renouer avec les trente glorieuses sont de plus en plus nombreuses, à droite comme à gauche. Ne nous montrons pas sectaires, d'où qu'elles viennent ! Nous aurons besoin de tout le monde lorsque sonnera l'heure de notre victoire, celle de l'Humain d'abord !
Nicolas LAURI