Partisane de l'union civile pour les homosexuels et de l'adoption par les couples de même sexe hormis la GPA (gestation pour autrui), je dis qu'il y a des victoires qui ont le goût amer, parce que issues du fruit de la rancœur dont les pépins de frustrations conduisent à la division d'une société.
Que chacun prenne garde à la manière dont le projet de loi sur le "Mariage pour tous" a été instruit.
Dans le but de servir ses contradictions, l'opposition de droite, en particulier l'UMP, a instrumentalisée le débat, en prenant les français en otage, transformant ainsi la manifestation du dimanche 24 Mars 2013 en un règlement de compte avec le pouvoir en place.
Il faut aussi dire que la majorité au pouvoir, confortée par les élections, est restée hermétique à toutes propositions venant de la droite.
Si dialogue il y avait eu, les députés de l'opposition n'auraient pas eu à déposer près de 5000 milles amendements, engageant ainsi un bras de fer avec le gouvernement.
Nous apprenons dans le quotidien "Le Monde" daté du 09/04/2013, que le vice-président de l'UMP Laurent Wauquiez s'est emporté contre le dictionnaire des éditions Larousse qui pour son édition 2014 à paraître en juin, a modifié d'ores et déjà, sa définition du mot "mariage" comme suit : "Acte solennel par lequel deux personnes de sexe différent, ou de même sexe, établissent entre elles une union..."
Le député UMP Hervé Mariton, opposant au projet de "mariage pour tous", dénonce, quant à lui, un "mépris de la démocratie" et s'insurge contre ce qu'il appelle "cette course de vitesse totalement méprisante d'un débat parlementaire et d'un jugement constitutionnel qui ne sont pas achevés". Il appelle au "boycott" de l'éditeur.
Je suis choquée par cette liberté prise par les éditions LAROUSSE quant à la modification de la définition du mot "mariage", et nous devons tous l'être car c'est ce genre de détail, qui révèle une idéologie, semblable à une pratique politique du fascisme.
Si une autorité peut changer les fondements de notre société en ayant recours à une simple redéfinition des termes régissant le sens commun, nous pouvons dire adieu à tous nos repères.
Par toutes ces postures, nous pouvons nous demander si le gouvernement n'a pas fait preuve d'une dérive totalitaire dans sa gestion du projet de loi "Mariage pour tous".
Que le gouvernement prenne garde à ce que les français ne décident de la lui faire payer, lors des prochaines élections.
Léa GUEZO